Aperçu du marché : Mission déjà accomplie quant aux objectifs de GES pour 2030 dans certaines provinces canadiennes

Date de diffusion : 2017-07-05

Selon les termes de l’Accord de Paris, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030 [anglais seulement],une cible qui équivaut à 523 mégatonnes (Mt) d’équivalent de dioxyde de carbone (eCO2). En 2015, les émissions de GES totales au Canada étaient de 722 Mt eCO2, ce qui signifie qu’il faut retrancher 28 % de cette masse en 14 ans.

Des facteurs comme la population, les sources d’énergie et le tissu économique contribuent à la forte variabilité des émissions selon la province ou le territoire. C’est ainsi que certaines provinces, soit la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, ont déjà ramené leurs émissions à un niveau inférieur de 30 % à ce qu’elles étaient en 2005.





Source et description

Source : Tableaux des émissions de gaz à effet de serre pour le Canada et par province / territoire ainsi que calculs de l’Office

Description : Ce graphique linéaire illustre l’évolution en pourcentage (indexée de manière que les données de 2005 soient égales à 100) des émissions de GES, en eCO2, pour le Canada dans son ensemble ainsi que pour chaque province et territoire, entre 2005 et 2015. Il montre aussi où se situe la cible des « niveaux inférieurs de 30 % à ce qu’ils étaient en 2005 ». Au total, les émissions canadiennes sont passées de 100 en 2005 à 98 en 2015, niveau qu’elles ont atteint graduellement après être descendues jusqu’à 93 en 2009. En général, les émissions ont reculé, peu importe la province ou le territoire, après la récession de 2008, mais ont aussi regagné en importance par la suite jusqu’en 2015. L’augmentation au Canada est le résultat de hausses en Alberta (point bas de 100 en 2009 jusqu’à 118 en 2015), en Saskatchewan (point bas de 100 en 2011 jusqu’à 108 en 2015), en Colombie-Britannique (point bas de 93 en 2010 jusqu’à 95 en 2015), au Manitoba (point bas de 95 en 2010 jusqu’à 101 en 2015), à Terre-Neuve-et-Labrador (point bas de 95 en 2013 jusqu’à 102 en 2015) et au Nunavut (point bas de 108 en 2009 jusqu’à 138 en 2015). Les émissions ont surtout régressé, depuis 2005, en Nouvelle-Écosse (point haut de 102 en 2007 jusqu’à 70 en 2015) et au Nouveau-Brunswick (point haut de 100 en 2005 jusqu’à 69 en 2015). Le Québec (point haut de 100 en 2007 jusqu’à 90 en 2015) et l’Ontario (point haut de 100 en 2005 jusqu’à 81 en 2015) ont aussi connu des diminutions, mais à des taux moindres. Les cas hors normes sont les Territoires du Nord Ouest (point haut de 131 en 2007 suivi d’une forte diminution jusqu’à 80 en 2014 puis d’une légère augmentation à 88 en 2015), le Yukon (dans le contexte d’une baisse plutôt régulière d’un point haut de 100 en 2005 jusqu’à 57 en 2015) et l’Île du Prince Édouard (dont les émissions ont diminué avant de grimper à 107 en 2011 puis de redescendre jusqu’à un point bas de 86 en 2015).

Remarque : L’indexation des émissions de GES en 2005 simplifie la lecture des tendances au fil du temps. Les secteurs qui ont contribué aux émissions totales de GES au Canada sont, notamment, les transports, la production d’électricité, celle de pétrole et de gaz, l’industrie lourde, les bâtiments, l’agriculture et la gestion des déchets.

Le recul des GES en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick est surtout attribuable à des politiques climatiques ciblant le secteur de l’électricité. Un plafond des émissions imposé à Nova Scotia Power par les législateurs a entraîné une réduction de la production des centrales au charbon au profit de celles au gaz naturel et de sources renouvelables. En outre, la demande d’électricité en Nouvelle-Écosse a enregistré une baisse de 15 % entre 2005 et 2015 en raison d’une moins grande activité dans le secteur manufacturier, sans compter que la fermeture de la raffinerie de Dartmouth a encore retranché 1 Mt aux émissions pendant la même période. Au Nouveau-Brunswick, le recul de presque 31 % des émissions pendant cette période est pour sa part attribuable à l’adoption de politiques à l’origine de la réduction de la production d’électricité de centrales au charbon et au pétrole à la faveur d’hydroélectricité importée du Québec et d’une production éolienne accrue.

Parmi les provinces de plus grande envergure, ce sont l’Alberta et l’Ontario qui ont connu, en matière d’émissions de GES, les changements les plus marqués entre 2005 et 2015. La population de la première a alors augmenté de 26 % comparativement à une moyenne nationale de 11 %, un facteur qui, lorsqu’il s’ajoute à un accroissement de la production pétrolière et gazière, a fait que les émissions de GES en Alberta ont augmenté davantage que dans les autres provinces et les territoires.

Par contre, en Ontario, un recul de presque 20 % a été constaté entre 2005 et 2015, fruit, surtout, de la fin du charbon, qui a permis de ramener à 5 Mt en 2015 les émissions produites par le secteur de l’électricité, lesquelles atteignaient 31 Mt en 2005. De plus, le ralentissement économique de 2009 a heurté de plein fouet le secteur manufacturier ontarien, occasionnant là encore une diminution des émissions, cette fois produites par l’industrie lourde.

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