Aperçu du marché : Les exportations de brut par chemin de fer atteignent des sommets puis chutent à de très bas niveaux en 2020

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Date de diffusion : 2020-12-02

Les exportations canadiennes de brut par chemin de fer ont atteint un sommet sans précédent en février 2020, à plus de 411 milliers de barils par jour (kb/j), puis elles ont baissé de 90 % cinq mois plus tard à des niveaux jamais vus depuis juin 2012. Les volumes de brut transporté par chemin de fer se sont progressivement rétablis récemment, mais ils sont encore bien en deçà des niveaux enregistrés au début de 2020.

Après la chute considérable des prix du pétrole de mars à mai 2020 en raison de la baisse de la demande mondiale de pétrole causée par la pandémie de COVID-19, l’Arabie saoudite et la Russie ont accru leur production de pétrole dans une lutte pour obtenir une part du marché. Ici, les producteurs ont réduit l’approvisionnement de presque un million de barils par jour de pétrole dans l’Ouest canadien. Ainsi, le débit des principaux réseaux pipeliniers de pétrole brut au Canada a diminué de mars à juin 2020, et les principaux oléoducs du pays ont fonctionné bien en deçà de leur capacité pour la première fois depuis des années. Le pétrole qui était auparavant transporté par train et qui n’avait pas été bloqué a été acheminé par pipeline, ce qui est moins coûteux.

Figure 1. Exportations de brut par chemin de fer et écart de prix entre le WCS et le WTI

Source et description

Source : Régie et Net Energy

Description : Ce diagramme linéaire et à barres empilées montre les volumes de brut exportés par chemin de fer à partir du Canada ainsi que l’écart de prix entre le WCS et le WTI. En 2018, le volume de pétrole brut exporté par chemin de fer s’est élevé en moyenne à 231 kb/j. Ce volume est passé à plus de 273 kb/j en 2019 et à plus de 388 kb/j au premier trimestre de 2020, puis il a diminué au cours des six mois suivants (d’avril à septembre) pour atteindre une moyenne de presque 74 kb/j. L’écart de prix entre le WCS et le WTI s’est établi en moyenne à 26,86 $US le baril en 2018 et s’est rétréci à 14,08 $US le baril en 2019. L’écart a diminué pour s’établir en moyenne à 11,24 $US le baril au cours des neuf premiers mois de 2020.

L’excédent de capacité pipelinière et les coûts d’expédition plus bas ont aussi contribué au rétrécissement de l’écart de prix entre le West Texas Intermediate (WTI) et le Western Canadian Select (WCS), qui a atteint des niveaux historiquement normaux d’environ 10 $ US le baril. À mesure que la production qui avait été interrompue reprend et que les pipelines fonctionnent presque à pleine capacité en raison des prix plus élevés du pétrole, les écarts de prix peuvent s’agrandir, car les expéditeurs doivent utiliser un autre moyen, plus coûteux, pour acheminer leur production vers les marchés d’exportation. Les écarts doivent cependant atteindre environ 20 $ US le baril pour justifier l’exportation de brut par chemin de fer, comme c’était le cas plus tôt en 2020.

Habituellement, lorsque les écarts de prix changent, les exportations de brut par chemin de fer suivent de un à deux mois plus tard. Les écarts de prix peuvent donc s’agrandir, mais les exportations de brut par chemin de fer n’augmentent pas nécessairement tout de suite. Le gouvernement de l’Alberta a annoncé [en anglais] récemment l’abolition des limites mensuelles de production de pétrole, dès décembre 2020. Le gouvernement de l’Alberta prévoit que les stocks de pétrole resteront bas et que la capacité d’exportation par pipeline sera suffisante d’ici 2021.

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