Moins de combustibles fossiles consommés au Canada d’ici 2050 selon la Régie
Communiqué
Pour publication immédiate
Le 9 décembre 2021 – Régie de l’énergie du Canada
Selon les nouvelles perspectives énergétiques de la Régie de l’énergie du Canada, le pays est en voie de réduire considérablement sa consommation de combustibles fossiles d’ici 2050. Le rapport Avenir énergétique du Canada en 2021 – Projections de l’offre et de la demande énergétiques à l’horizon 2050 (le « rapport ») entrevoit une consommation de combustibles fossiles, sans technologie de capture et de stockage du carbone, qui diminue de 62 % au cours des 30 prochaines années si le Canada et le monde continuent à prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (« GES »). Dans ce même cadre, on avance que les Canadiens réduiront leur consommation globale d’énergie de 21 % au cours de la période en question.
Le rapport examine comment les nouvelles techniques et la politique climatique influeront sur la consommation ou la production d’énergie au Canada au cours des 30 prochaines années. Les deux principaux scénarios envisagés empruntent des trajectoires différentes selon l’intensité des mesures visant à réduire les émissions de GES.
Par ailleurs, le rapport montre que l’électricité jouera un rôle plus important pour répondre aux besoins énergétiques avec une augmentation de près de 45 % de la consommation afin de compenser la diminution de celle des combustibles fossiles. L’énergie éolienne et solaire, peu coûteuse, fournit la majeure partie de l’électricité supplémentaire nécessaire pour répondre à la nouvelle demande pendant la période de projection. De plus en plus, la production au moyen du gaz naturel se fait en captant et stockant le CO2. De 82 % en 2021, la production d’électricité à faibles ou sans émissions passe à 95 % d’ici 2050.
Pour la première fois, le rapport propose six nouveaux scénarios qui explorent ce à quoi la filière électrique du Canada pourrait ressembler dans un monde à zéro émission nette. L’électricité jouera un rôle essentiel pour l’atteinte d’un tel objectif au pays. Dans les scénarios ainsi avancés, les émissions du secteur de l’électricité chutent de façon spectaculaire, les batteries de stockage jouant un rôle de premier plan parallèlement à une croissance phénoménale de l’éolien et du solaire. Le rapport mentionne que la diversité des réseaux électriques canadiens est maintenue même dans un avenir à zéro émission nette.
Malgré les prix relativement bas et les politiques climatiques plus ambitieuses du scénario d’évolution des politiques mis de l’avant dans le rapport, les niveaux de production de pétrole brut au Canada ne faiblissent pas vraiment à l’horizon 2050 alors que la production n’est que légèrement inférieure à ce qu’elle est aujourd’hui. Cela tient en grande partie à la nature des installations des sables bitumineux, qui ont une longue durée de vie et de faibles coûts d’exploitation après aménagement initial. Selon les projections de production, le réseau pipelinier de l’Ouest canadien se maintiendrait à presque capacité jusqu’au milieu des années 2030.
Même si les Canadiens consomment moins de combustibles fossiles à mesure que se poursuit la décarbonation de la filière énergétique au pays, il existe toujours une demande pour ces combustibles en 2050. L’atteinte de zéro émission nette nécessitera probablement des changements à long terme plus importants que ceux présentés dans le scénario d’évolution des politiques.
La Régie produit une analyse neutre et factuelle pour éclairer le dialogue sur l’énergie au Canada. Les perspectives présentées dans le rapport sur l’offre et la demande énergétiques au pays englobent tous les produits, de toutes les provinces et tous les territoires, pour déboucher sur des projections produites au moyen de modèles qui sont aussi économiques.
Faits saillants du rapport
Résultats du scénario d’évolution des politiques
- La consommation d’énergie au Canada recule de 21 % entre 2021 et 2050 grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique.
- Pour ce qui est de la consommation de combustibles fossiles sans captage et stockage du CO2, elle diminue de 19 %, 45 % et 62 % respectivement d’ici 2030, 2040 et 2050.
- La production d’électricité à partir de sources à faibles émissions et à émissions nulles représente 82 % de la production totale en 2021, puis atteint 88 %, 94 % et 95 % toujours respectivement d’ici 2030, 2040 et 2050.
- Malgré le recul de la consommation totale d’énergie, la demande d’électricité, elle, augmente de 44 % (soit d’environ 245 térawattheures), en grande partie en raison de secteurs qui émergent, comme les véhicules électriques et la production d’hydrogène.
- La production de gaz naturel demeure relativement stable pendant la majeure partie de la période de projection, avant de diminuer graduellement pour s’établir à 13,1 milliards de pieds cubes par jour (« Gpi³/j ») vers 2050, une baisse de 17 % par rapport à maintenant.
- Près de 40 % de la production canadienne de gaz naturel est liquéfiée et exportée vers les marchés internationaux à l’horizon 2050.
- La croissance de la production de pétrole brut ralentit au cours des 10 prochaines années, atteignant un sommet de 5,8 millions de barils par jour (« Mb/j ») en 2032, puis diminue lentement jusqu’à 4,8 millions en 2050.
- La consommation totale de combustibles fossiles au Canada diminue de plus de 40 % entre 2021 et 2050. Cependant, les projections varient selon le combustible et les émissions de GES qui en découlent sont de plus en plus captées pour stockage.
- À plus long terme, même si le gaz naturel demeure une composante importante du bouquet énergétique du Canada, la demande totale diminue, passant d’environ 13 Gpi³/j en 2021 à 8,5 Gpi³/j en 2050.
- La consommation totale de produits pétroliers raffinés et de liquides de gaz naturel au pays diminue de 43 % d’ici 2050, en raison du fléchissement de la demande d’essence et de diesel.
- Quant au charbon, il représente moins de 1 % du bouquet énergétique du Canada en 2035, comparativement à 5 % en 2019.
Résultats du scénario des politiques actuelles
- La croissance modérée de la consommation d’énergie des Canadiens pendant la période de projection découle de l’absence de nouvelles politiques climatiques outre celles déjà en place, entraînant une hausse de la production de pétrole brut comme de gaz naturel et une électrification moins étendue.
- Les prix du pétrole brut considérablement plus élevés, les volumes supérieurs d’exportations de gaz naturel liquéfié présumées, les prix modérément à la hausse du gaz naturel tel quel et le maintien des politiques climatiques actuellement en place stimulent la production future de pétrole brut comme de gaz naturel.
- Dans le cas du pétrole brut, la production culmine à 6,7 Mb/j en 2044. Celle du gaz naturel continue d’augmenter à long terme pour atteindre 22,2 Gpi³/j d’ici 2050.
- La production éolienne et solaire augmente aussi, mais à une vitesse moindre que dans le scénario d’évolution des politiques. La part de l’électricité provenant de sources sans ou à faibles émissions suit la même tendance et se situe à 83 % en 2050, comparativement à 95 % dans l’autre scénario.
Résultats des scénarios de zéro émission nette de l’électricité
- L’éolien, le solaire et le stockage dans des batteries dominent les ajouts de capacité électrique dans les six scénarios de zéro émission nette de l’électricité, représentant entre 82 % et 85 % de la capacité supplémentaire.
- L’éolien et le solaire prennent toujours plus de place, mais tous les scénarios misent sur des sources de production flexibles pour assurer un équilibre entre l’offre et la demande. Selon les scénarios, on constate de grandes différences entre le type et la capacité des sources de production flexibles.
- Dans chaque scénario de ce type, les dix provinces satisfont à leur demande d’électricité de diverses façons en combinant hydroélectricité, nucléaire, combustibles fossiles, captage et stockage du CO2, énergie éolienne, énergie solaire, hydrogène et biomasse, aussi avec captage et stockage du CO2.
Citations
« La Régie adapte ses publications sur l’avenir énergétique en fonction des besoins des Canadiens. Nous nous employons à fournir de l’information opportune et pertinente sur notre filière énergétique, de façon transparente et qui saura intéresser le lecteur. J’espère que ce rapport suscitera un dialogue sur l’énergie au Canada. »
Gitane De Silva
Présidente-directrice générale
Régie de l’énergie du Canada
« Les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre pèseront lourd dans l’évolution du portrait énergétique à long terme, ici même au pays comme ailleurs dans le monde. Les avancées des technologies propres et l’évolution des politiques gouvernementales feront toute la différence. »
Darren Christie
Économiste en chef
Régie de l’énergie du Canada
Liens connexes
- Rapport Avenir énergétique du Canada en 2021
- Visualisation Explorer l’avenir énergétique du Canada
- Vidéo – L’avenir énergétique du Canada 2021
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